« La place des morts chez les vivants, Architectures, Mémoires et Rituels, de la fin du Mésolithique à l’âge du Bronze »
4e Rencontres Nord/Sud de Préhistoire récente
La Rochelle (Charente-Maritime, Nouvelle-Aquitaine)
Du 27 au 30 avril 2022
Voir le site web dédié : rns4-larochelle.sciencesconf.org
Les Rencontres Nord/Sud de Préhistoire récente sont un lieu de partage et de réflexion rassemblant différents acteurs et institutions nationales, et ayant pour cadre chronologique la fin du Mésolithique, le Néolithique et l’âge du Bronze. Elles rassemblent l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge du Bronze (APRAB), l’Association pour les Études Interrégionales sur le Néolithique (InterNéo) et les Rencontres méridionales de Préhistoire récente (RMPR).
Après un premier colloque, à Marseille en 2012, sur la méthodologie des recherches de terrain en Préhistoire récente (Sénépart et al. dir., 2014), un second, à Dijon en 2015, consacré à l’habitat du Néolithique à l’âge du Bronze en France et ses marges (Lemercier et al. dir., 2018) et un troisième, à Lyon en 2018, portant sur la circulation et les échanges d’objets et d’idées durant la Pré et Protohistoire européenne (publication en cours), les 4e Rencontres Nord/Sud se proposent d’aborder la question des relations entre les structures funéraires et leur environnement, de la fin du Mésolithique à l’âge du Bronze.
Les enjeux de ce colloque, qui se tiendra à La Rochelle du 27 au 30 avril 2022, seront notamment d’interroger la place du défunt et du sacré dans les sociétés et les paysages anciens, de discuter de l’organisation spatiale des sépultures isolées et des nécropoles, et de l’intégration de ces dernières dans le paysage et le monde des vivants. L’idée étant de balayer, d’un point de vue diachronique (continuités ? ruptures ?), l’évolution de la place du mort et du sacré dans les sociétés anciennes, de l’organisation des structures funéraires (tombes isolées, nécropoles) à l’intégration de celles-ci dans le milieu naturel et parmi les vivants. En d’autres termes, l’architecture funéraire, les pratiques d’inhumation et les objets associés dans les tombes sont l’émanation des organisations sociales et en ce sens elles nous instruisent sur les fonctionnements de ces sociétés.
Nous savons déjà que toutes les populations passées ne sont pas représentées dans les ensembles funéraires étudiés, toutefois les recrutements peuvent nous renseigner sur l’état de la société.
Trois thèmes principaux seront abordés sous forme de sessions :
Le mort
Cette première session concerne les gestes funéraires et le recrutement des individus.
Il sera pertinent de s’interroger sur la question de la variabilité des pratiques funéraires sur une même période chrono-culturelle et sur la longue durée en termes d’évolution, de continuité ou de rupture des pratiques sur des territoires comparables. Le polymorphisme, lorsqu’il est constaté, reflète le statut des défunts selon les périodes et les cultures. Comment comprendre les différentes pratiques funéraires, comme le passage de l’incinération à l’inhumation (et inversement), de la sépulture individuelle à la tombe collective, de l’inhumation isolée à la nécropole à l’échelle d’une période, ou d’une région dans les organisations socio-politiques ?
Si le recrutement des individus est un aspect essentiel à la compréhension des mécanismes sociaux, il est difficile à aborder pour les sociétés anciennes. Le développement de nouvelles méthodes d’investigation sur les squelettes eux-mêmes telles que les recherches sur l’ADN ancien mais également les analyses isotopiques du strontium par exemple, permettent d’aborder les relations de parenté, les sexes, les âges, les territoires d’origine et ceux sur lesquels ils sont inhumés, les régimes alimentaires, les migrations de population au cours de cette longue période.
Dans la tombe
Après l’examen du défunt lui-même et du traitement qui lui est accordé, il conviendra de se pencher sur l’organisation et la nature des mobiliers qui l’accompagnent dans la tombe.
La sélection des objets déposés amène à réfléchir sur la valorisation de certaines productions matérielles accompagnant les défunts. Les angles de réflexion sont nombreux et nous souhaitons privilégier les questions de la présence ou de l’absence des productions valorisées dans l’un des deux espaces (funéraire/vivant) ou bien
dans les deux, du rapport entre genre et typologie des matériaux d’accompagnement. Enfin, il nous semble essentiel d’introduire dans cette réflexion les approches fonctionnelles réalisées sur ces dépôts. Ainsi le croisement et la comparaison des analyses menées sur les mobiliers (céramique, parure, etc.) en contexte funéraire versus contexte d’habitat permettront d’aborder la place des productions matérielles/idéelles socialement valorisées et disposées dans les tombes.
S’agit-il d’objets déjà utilisés ou produits pour l’occasion ?
On pourra s’interroger, également, sur leur organisation dans la tombe.
Le mort parmi les vivants
L’intégration spatiale des lieux dédiés aux morts bénéficie aujourd’hui de moyens d’investigations puissants (prospections géophysiques par exemple) pour revenir sur l’espace consacré aux morts et au sacré et de son intégration au sein des territoires. L’architecture funéraire constitue un élément pour évaluer la visibilité des emplacements lorsqu’elle est monumentale, mais aussi de l’investissement consenti socialement dans la réalisation de ces constructions qui seront là aussi à mettre en perspective avec l’habitat.
De manière indirecte, il s’agira de s’interroger sur les choix des environnements naturels sélectionnés par les communautés humaines pour y inhumer leurs morts.
Quelle est la visibilité des monuments funéraires dans le paysage ? Délimitent-ils des espaces culturels ?
Il sera pertinent de présenter les durées d’utilisation des espaces funéraires et des nécropoles.
Qu’en est-il de la réappropriation d’anciennes sépultures néolithiques –tumulus ou grottes par exemple- réoccupées par des cultures différentes ? Existe-t-il une pérennité de certains espaces sacrés ?
La question des structures sans défunts (enclos circulaires, fosses avec dépôt particulier) sera également abordée sous l’angle de la taphonomie (érosion) ou d’une gestuelle volontaire ?
Pour chacune des sessions, les approches diachroniques (continuités / ruptures), à différentes échelles (défunt, structure funéraire, cimetière, territoire) et les synthèses au niveau de grands territoires seront privilégiées. Un moment sera en outre disponible pour la présentation des posters.
Cette année le colloque est organisé sous l’égide d’InterNéo, en collaboration avec l’APRAB et les RMPR, et en partenariat avec le service archéologique du Département de la Charente-Maritime. Il bénéficie du soutien du ministère de la Culture à travers la DRAC Nouvelle-Aquitaine, de l’INRAP, du CNRS, de l’ANR Monumen, ainsi que de l’Université de La Rochelle.
Les langues officielles du colloque seront le français et l’anglais. Les sessions accueilleront des communications orales et des posters.
Une journée d’excursion est prévue le samedi 30 avril (programme à détailler).
Le colloque sera en outre doublé d’une exposition rétrospective des découvertes majeures du Mésolithique à l’âge du Bronze en Nouvelle-Aquitaine.
Comité d’organisation : Vincent Ard, Françoise Bostyn, Sylvie Boulud-Gazo, Ewen Ihuel, Isabelle Kerouanton, Christophe Maitay, Gwenaëlle Marchet-Legendre, Vivien Mathé, Claude Mordant, Ivan Praud, Caroline M. Renard, Ingrid Sénépart, Ludovic Soler.
Comité scientifique : Vincent Ard, Françoise Bostyn, Sylvie Boulud-Gazo, Jessie Cauliez, Patrice Courtaud, David Fontijn, Muriel Gandelin, Ewen Ihuel, Isabelle Kerouanton, Philippe Lefranc, Christophe Maitay, Gwenaëlle Marchet-Legendre, Vivien Mathé, Claude Mordant, Rebecca Peake, Ivan Praud, Caroline Renard, Mafalda Roscio, Stéphane Rottier, Ingrid Sénépart, Ludovic Soler, Corine Thévenet.
Les propositions de communications sont à envoyer avant le 1er novembre 2021, à l’adresse suivante : rns4-larochelle@sciencesconf.org